Jésus-Christ, le Premier Bénévole ?

Numéro 2 - rive spirituelle - décembre 2004

L'histoire commence quelques années avant notre ère - disent les mieux renseignés - c'était en hiver, un 25 décembre (1), dans une étable prêtée par un bénévole, Celui qui voulait être le Premier Bénévole se devait d'être d'abord un bénéficiaire. Les auberges du village voisin étant pleines, il fallut recourir à un lieu de fortune pour la naissance, moment le plus fragile entre tous de la nature humaine qui illustre bien cette dépendance parfois indispensable des hommes. Voilà une bonne considération pour un futur bénévole

Et puis les choses vont s'enchaîner : l'adoration des bergers, la présentation au Temple de Jérusalem distant de quelques kilomètres, la venue des mages et enfin la fuite en Egypte, à cause des mauvais desseins du roitelet local. Mais arrêtons-nous sur la venue des Rois mages. Pourquoi cette reconnaissance des hommes envers Celui qui n'est encore qu'un nouveau-né, promis il est vrai, à un glorieux avenir ? Ils venaient de Perse, ils étaient trois - certains contes pour enfants parlent d'un quatrième arrivé en retard -, et s'appelaient Melchior, Balthazar et Gaspard. Le premier Roi venait au nom de la race blanche ; le deuxième, de la noire ; le troisième, de la jaune : toute l'humanité rassemblée en un enfant…

Chacun apporta un présent. D'abord l'encens, avec quoi on adore, on prie et on remercie la Divinité. C'était reconnaître en Jésus un Principe supérieur à tous les hommes. Ensuite l'or, apanage des rois qui décident, organisent et surveillent. Enfin, la myrrhe, enfin, dont on enveloppait le corps des morts pour la sépulture. Jésus-Christ incarnait tous les hommes. La suite de l'histoire, vous la connaissez. Celui qui guérissait les malades, nourrissait les foules, discutait avec la samaritaine, rendait la joie à ceux qui l'approchaient, guérissait le jour du Sabbat, était assurément un bénévole. Ce qui Lui importait, c'était de " vouloir le bien " de son prochain, quitte à déranger les lois de ses concitoyens.

L'histoire est riche d'enseignements et les présents apportés par les rois mages appellent trois réflexions

La première, c'est que le bénévolat suppose un principe unificateur supérieur à nos différences. Rappelons l'exemple de la Croix Rouge devenue Croissant Rouge dans les pays musulmans. Cela lui permet de soigner des blessés de toute origine. Il faut rechercher ce principe unificateur, puis le mettre en valeur et l'expliquer éventuellement c'est-à-dire accepter d'y passer du temps. Bref, réfléchir avant d'agir dans le domaine théorique.

La deuxième, c'est que le bénévolat, pour qu'il soit bien fait, demande un minimum d'organisation et de discipline : cela n'empêche ni la spontanéité, ni une grande souplesse dans la pratique, deux choses que seule la générosité du coeur humain permet. Il s'agit là de réfléchir avant d'agir dans le domaine pratique.

La troisième, la plus importante, c'est que nous ne faisons qu'aider nos semblables, autrement dit des personnes à la place desquelles nous pouvons être demain (si, si). Des chefs d'entreprises, aussi bien que des ouvriers, sont parfois jetés à la rue lorsque leurs affaires périclitent. Cette vision des choses doit favoriser l'humilité et le respect d'autrui. Cette réflexion, évidente pour certains, apparaît à mes yeux comme la plus méritoire dans une société où l'homme est un loup pour l'homme.

Toutes ces conclusions furent celles du Premier Bénévole. Il est difficile de négliger Son influence, même inconsciente, sur nos idéaux et sur nos engagements. Quelque soit notre croyance à Son égard, on doit reconnaître que Son action fut unique en son genre, et que nous pourrons toujours la citer en exemple.

(1) C'est à Rome au quatrième siècle APJC que l'Eglise a définitivement fixé la date de Noël au 25 décembre pour tout l'Occident. Cette date n'a été choisie que quelques quatre siècles après la naissance de Jésus-Christ. Cette date supplantait une fête païenne pleine de symbolisme, celle du solstice d'hiver, renaissance du Soleil invaincu (Sol invictus…)

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