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Numéro 16 - rive spirituelle - mai 2009

Abbé Régis de Saint-Rémy, prêtre

Le bonheur d'une vraie promesse

Une promesse résulte du désir de partager son propre bonheur. Deux conditions sont donc nécessaires : la première est de connaitre l'existence de ce bonheur et la seconde est de pouvoir y parvenir, autrement dit, d'avoir le choix de ses moyens. Or l'homme seul possède ces deux capacités, sans agir par instinct de conservation comme les autres animaux. Utilisant sa réflexion qui lui donne la pleine liberté, il peut alors par la promesse partager avec autrui cette fin ultime, communément recherchée par ses semblables.   


Une vraie promesse est donc morale et utilise toutes les qualités sociales de l'homme : sa confiance dans autrui, sa crédibilité, sa franchise, sa raison, son observation, son humilité aussi. Ce sont les bases mêmes du bénévolat. Toutes vertus tendent à lutter contre l'égoïsme de ceux qui n'ont rien à promettre. Actuellement, les promesses perdent de leur valeur parce que, l'individualisme régnant, on a oublié que l'homme est un animal social et qu'il ne peut envisager une existence sans rapport avec autrui, dans les domaines intellectuel, spirituel ou matériel.   

Il ne devrait donc pas y avoir de fausses promesses qui détruisent les rapports entre les hommes et finissent par détruire la société. C'est le problème, par exemple, des philosophies purement idéalistes oubliant la condition humaine, mais aussi de tout ce qui conduit vers un faux bonheur. Les médias doivent prendre garde à ne pas se faire les complices de monde de plus en plus virtuel et veiller à ne pas colporter des demi-vérités, les informations transformées au nom du politiquement correct.   

Une promesse rend donc responsable celui qui la formule. La prudence de jugement fait qu'elle soit moins aléatoire qu'une possibilité et plus réalisable qu'une prétention. Le but d'une promesse, même difficile, est d'être tenue. C'est tout l'effort déployé par les chrétiens essayant d'être fidèles aux promesses de leur baptême : ils cherchent à réaliser leur propre bonheur, celui d'arriver au Royaume des Cieux. Mais ce bonheur est aussi celui du prochain se réalisant, lui, dans l'exercice de la charité. Qu'est-ce que l'entraide, sinon la forme laïque de cet exercice au sein des associations ?   

Seule donc une unité entre parole et action peut rendre possible une promesse. Elle ne doit être que le fruit de sa pensée intime, de ce qu'on est réellement à l'aune de ses capacités. Elle doit rechercher un absolu, une pureté. Elle vise à se détacher de ses préférences et de ses sentiments. Elle ne limite pas à sa manière de voir ou à sa conception du monde. Il est finalement rassurant de constater que plus elle est spirituelle, plus elle est réaliste. Ainsi raisonnent les bénévoles.   

On ne doit avoir qu'une seule parole sur laquelle les autres doivent pouvoir compter, à l'image des multiples promesses que la Bible nous offre. On pourra prendra l'exemple de Sarah, l'épouse trop âgée d'Abraham dont pourtant allait naître Isaac, le fils des promesses divines. A vrai dire surprenante pour l'intéressée, cette annonce n'en fut pas moins véridique, personnelle, ses conséquences sociales concerneront de longues générations. Telle est l'essence d'une promesse elle est spirituelle, c'est pourquoi elle est rendue possible par l'Auteur de la nature lui-même dans un monde religieux, par l'ensemble des bénévoles dans association.  



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