la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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dr Teresa Seabra, Chercheure au Centre de recherche et d'études en sociologie CIES (Lisbonne, Portugal)
En 2008, le nombre d'étrangers en situation régulière au Portugal représentait environ 4,1% de la population totale. Dans les décennies antérieures, ils venaient principalement du PALOP (2). A présent, 27% viennent du PALOP, 24% du Brésil, 19% de l'Union européenne et 17% d'Ukraine et de Moldavie. (3).
Dans le système scolaire, selon les dernières données du GEPE pour le Ministère de l'Education, il y a 70 508 enfants et adolescents dans l'enseignement primaire et secondaire soit 5,2% des élèves. Ils viennent surtout du PALOP (34%), notamment du Cap Vert et de l'Angola, enfin le quart est issu du Brésil.
Quand les élèves ont les qualifications nécessaires, ils sont admis à l'école selon le modèle bien connu de l'immersion : une " exposition directe " à la langue portugaise. En 2001, un décret-loi (4) a pourtant reconnu que ce n'était pas suffisant. Le portugais est enseigné comme seconde langue, simultanément à la langue d'origine (article 18).
En 2007, le gouvernement portugais a adopté le Plan pour l'intégration des immigrés (5). Les dix-sept mesures concernant l'éducation insistent sur la dimension linguistique et proposent d'équilibrer les classes selon leur " composition ethnique ". On équipe les écoles de " matériel éducatif pour favoriser l'éducation interculturelle et anti-raciste " et on favorise le développement des recherches sur la scolarité des enfants immigrés.
Aucune statistique n'est disponible au Portugal sur les conditions sociales ni l'origine géographique des enfants qui rencontrent des difficultés scolaires. C'est pourquoi nous avons mené une recherche dans des écoles publiques à Lisbonne qui mêlent enfants portugais et immigrés.
Sans surprise, les résultats de l'étude corroborent la relation étroite entre résultats scolaires et origine sociale des familles. En général, les meilleurs résultats sont ceux d'élèves dont les parents ont un haut niveau d'éducation, ceux issus d'écoles dans lesquelles les parents appartiennent à des milieux plus privilégiés et/ou sont plus diplômés et viennent de quartiers plus favorisés.
Voici les conclusions de l'étude pour ces enfants immigrés au Portugal. Les résultats des enfants angolais sont proches de ceux des portugais dans toutes les circonstances sauf quand les pères ont un niveau d'éducation moyen. Les enfants cap-verdiens ont toujours de meilleurs résultats quand les conditions sociales sont homogènes. Les enfants guinéens, dont les conditions sociales sont plus avantageuses, réussissent moins bien que les portugais. Les enfants brésiliens, s'ils partagent les mêmes conditions sociales défavorisées, ont de meilleurs résultats scolaires que les portugais.
En étudiant plus finement ces résultats, on observe quelques points intéressants. Si, globalement, ils sont moins bons qu'au niveau national, on note quelques différences selon l'origine ethnique. Les enfants du Sao Tomé, Cap Vert et Guinée-Bissau ont les moins bons résultats. Ceux des élèves mozambicains et brésiliens sont en revanche comparables à ceux des enfants portugais. Enfin, plus les enfants immigrés sont mêlés aux enfants portugais plus leurs résultats progressent.
Enfin, si l'on considère le profil des familles selon leur niveau d'éducation et leur origine sociale, on peut dire que le niveau scolaire et les origines géographiques sont des critères déterminants. Si le niveau d'éducation des pères est homogène, les résultats des enfants immigrés sont moins bons. En revanche, si les mères ont le même niveau d'éducation et les familles la même origine sociale, les enfants immigrés ont les mêmes résultats que les enfants portugais.