la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Vanessa Vivero, architecte & urbaniste
rive du Mexique – décembre 2012
Vanessa Vivero Vera, architecte urbaniste
Mosaïque, histoire et architecture
Pour créer un habitat adapté à ses besoins, l’homme utilise les matériauxdisponibles de son environnement. Il se protège des agressions extérieures, comme les variations climatiques, il se défend contre les animaux, voire même contre d’autres êtres humains. Il construit sa maison et d’autres espaces pour divers usages comme le culte, l’éducation, l’interaction avec d’autres personnes. L’homme est imaginatif pour répondre à ses besoins et créer l’harmonie dans ce qu’il crée. L’architecte construit des espaces confortables, fonctionnels et beaux : il utilise, pour la décoration, des matériaux locaux.
Dans l’architecture ancienne, la mosaïque est une technique utilisée pour le revêtement de surfaces, celui des sols est la plus archaïque (VIIIe siècle av. J.C.). Cette technique consiste à implanter de petits cailloux blanc ou noirs dans le sol, sur une couche de mortier ou de sable. Plus tard, la mosaïque murale présente des morceaux de pierre appelés tesselles.
La mosaïque murale italienne utilise aussi des tesselles noires et blanches. A partir du Ier siècle, des traces de couleur apparaissent dans les mosaïques. « Au cours du 1er siècle après J.C., des artisans formés à Rome se plurent à répandre des morceaux de marbre de couleur sur un lit de tessères noires et blanches » (1). Au IIIe siècle, la couleur se répand dans les mosaïques, comme dans les Thermes de Caracalla (fin du IIIe siècle – début du IVe siècle).
En Afrique et en Orient, les mosaïques étaient colorées et utilisées pour revêtir de larges espaces et pas uniquement des surfaces réduites. L’idée était d’unir les pièces par l’utilisation de la couleur, les motifs, et parfois de trompe-œil. La maison de la table servie à Antioche en est un exemple. Aménagée entre la fin du IIe et la fin du IIIe, elle est une une association d’espaces de réception, portique et cour à fontaine, revêtus de mosaïques.
L’Espagne et l’Italie ont été influencées par l’Afrique, l’art de la mosaïque s’inspire de la culture populaire, comme la représentation de jeux de cirque, de scènes de chasse, etc. « La Péninsule ibérique ne fut pas la seule à faire appel à des mosaïstes africains. Leur influence se fit également sentir en Italie, surtout en Sicile » (2).
Dans les représentations chrétiennes, la mosaïque commence à être utilisée au IVe siècle pour illustrer des passages de la Bible en tesselles de marbre. Au VIe siècle, un nouveau style apparaît, notamment avec l’usage du fond d’or dans la décoration (3), de contours plus marqués et de tessères d’argent. C’est le cas de la Basilique de San Apollinare Nuovo, à Ravenne, Italie « Dans les scènes christologiques de San Apollinaire, le Christ est nimbé d’un halo d’argent, comme les prophètes en pied de la zone des fenêtres » (4). La mosaïque est également utilisée dans le sol des églises, grâce à une exécution facile ne nécessitant pas d’ouvriers spécialisés -église de San Vitale, à Ravenne.
Le culte chrétien n’est pas le seul à intégrer la mosaïque dans sa décoration, on en retrouve dans les synagogues, les palais et les mosquées arabes. La synagogue de Beit-Alpha située dans la vallée de Beit-Shéan au nord-est d'Israël faisait partie d’un village juif de l'époque byzantine (Ve-VIe siècles). Découvert en 1929, le sol en mosaïque présente des inscriptions en araméen et en grec, ainsi que le sacrifice d’Isaac, l’arche de la Torah, et le zodiaque (5). La grande mosquée des Omeyyades de Damas en Syrie présentent un décor de paysages, de villes, des motifs ornementaux et végétaux de couleurs brillantes, comme le bleu et le vert. Ces mosaïques sont pour la plupart des reconstitutions, en raison des dommages causés par l'incendie de 1893 (6).
De la fin du XIXe siècle et début du XXe, l’architecte Antonio Gaudí, a révolutionné l’architecture avec ses constructions innovantes, où plans verticaux et horizontaux se confondent. Ces créations sont recouvertes de mosaïque comme le parc Guell ou la maison Batllo à Barcelone.
On peut également citer le bâtiment de la bibliothèque de la UNAM (Universidad Autónoma de México) construit en 1950 par l’architecte Juan O’Gorman. Les façades en mosaïque illustrent l’Histoire préhispanique, coloniale, et contemporaine du Mexique (7).
A présent, la mosaïque ancienne est un legs historique de la politique, de la culture des peuples. Elle continue à être un exemple qui n’a cessé d’inspirer les sociétés modernes qui aiment encore l’utiliser dans leur vie quotidienne.
(1) BERTELLI Carlo, Les Mosaïques, Bordas, Paris, 1989 p. 13
(2) Ibid., p. 15
(3) VOLVACH Wolfgang Fritz, Mosaïques Chrétiennes primitives, librairie Plon, Paris 1943 p.13
(4) BERTELLI Carlo, op.cit., p. 49
(5) Site internet www.biblewalks.com. Octobre 2012.
(6) Site d’internet www.qantara-med.org. Octobre 2012.
(7) DE NEUVILLATE ORTIZ Alfonso, 10 Arquitectos mexicanos, Ediciones Galería de Arte Misrachi, México, D.F., 1977 p. 52