la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Diomar Gonzalez Serrano, psychologue, Master en Psychanalyse (Université de Paris 8), secrétaire générale adjointe de l'iriv
Le savoir produit de la pensée et de la raison est un concept crucial initialement traité par la philosophie, et postérieurement par la psychanalyse, d’abord par Freud, et repris par Jacques Lacan. Nous reprendrons quelques éléments introductifs philosophiques puis nous approfondirons cette analyse.
En philosophie la véracité du savoir part de l’affirmation de la raison de l’être. Elle explique le fonctionnement de l’esprit et des actions de l’homme, à partir de la pensée, et, de la raison. Ces fondements ont fait naître la psychanalyse, qui s’est éloignée de ces postulats sur la véracité de l’être par la science, parce qu’en psychanalyse c’est le sujet qui prime (1).
Pourquoi cette divergence? On sait que le père de la psychanalyse, Freud, a été neurologue et s’est intéressé au fonctionnement du corps malade. Très tôt, il s’est rendu compte que le schéma corporel de la maladie, ne correspond pas aux schémas neurologiques. En soignant et en écoutant, il trouve que quand ses patients se plaignent de douleurs, il s’agit d’une représentation de ce que le patient dit. La maladie était, plutôt la représentation d’une affection, d’un savoir, dont le contenu avait été refoulé par la conscience.
Freud comprend qu’il y a une distance entre le contenu de ce que la personne veut dire et ce qu’elle dit. Il y accorde toute son attention et cette recherche deviendra celle de toute sa vie. L’appareil psychique est l’objet central de sa quête analytique. Il s’intéresse au rêve, au lapsus, à l’acte manqué, comme représentants de cette fragmentation psychique, naissant de ces censures.
Ainsi dans l’Interprétation des Rêves (2) Freud, découvre que, pour le rêveur, l’existence du sujet est dans le contenu du rêve, sans que ceci ait à voir avec son être rationnel. Freud construit la théorie de la métapsychologie (3) fondée sur l’existence de l’appareil psychique dont la fonction principale est la défense psychique des représentations refoulées par la conscience, à différents niveaux psychiques. La première « topique » (4) ou description de l’appareil psychique s’établit à partir de « l’inconscient », « le préconscient » et « le conscient ». En principe, le contenu refoulé est lié aux contenus inconscients du complexe d’Œdipe.
Le moteur de cet appareil est soutenu par l’existence de la pulsion, sa satisfaction laisse de côté le contenu de la représentation. Freud, remarque que la pulsion est composée de deux principes opposés : le principe de vie et le principe de mort donnant lieu à un troisième principe, celui de réalité. A partir de la seconde topique, il renomme les instances psychiques de la première en « le çà », « le moi », et le « surmoi ».
Jacques Lacan, lui, reprend la théorie freudienne, en l’enrichissant d’apports théoriques d’autres disciplines, comme par exemple la linguistique. Il reprend le principe freudien du corps en souffrance parlant de son inconscient. Il ajoute que l’être humain est soumis aux lois de langage qui viennent le fracturer et le diviser. La division du sujet de l’inconscient se situe au niveau langage et l’existence inconsciente. De cette manière, le sujet, comme tel, existe là où tout ne peut pas totalement se dire.
La cause de cette division est l’assujettissement aux lois de langage, aux lois de la grammaire. Le sujet souffre de se trouver soumis à l’équivoque, au malentendu, à l’impossibilité de se dire. Dans cette logique, la vérité subjective est un savoir caché, « qui est à moitié » (5), qu’on ne peut pas appréhender, qui apparait parfois, comme un réel (6) « enkysté » dans le corps, comme un phantasme (7), comme une manifestation de l’inconscient, à lire entre les lignes dans le discours du sujet.
Pour pouvoir entendre la vérité subjective, qui analyse le rapport au désir et à la souffrance, la psychanalyse prend de la distance avec la science. Cette dernière cherche à identifier une vérité générale pour tous, en revanche dans le dispositif psychanalytique, la vérité subjective s’énonce au cas par cas, il faut aller à sa recherche.
(1) « Il n’y a pas de science de l’homme, parce que l’homme de la science n’existe pas, mais seulement son sujet » Jacques LACAN, La science et la vérité, Editions du Seuil. 1966, p.339.
(2) FREUD, Sigmund, L’interprétation du rêve, 1899-1900, Editions PUF, 2003.
(3) « Au-delà des fondements de la psychologie » dans FREUD, Sigmund, Métapsychologie, 1915, Gallimard Paris, 1986
(4) Proposition métaphorique du fonctionnement au niveau dynamique, économique, et topique de l’apparait psychique proposé pour Freud.
(5) LACAN, Jacques. 1969-1970, Livre XVII, L’Envers de la Psychanalyse, Editions du seuil, Paris, 1991
(6) Parmi les trois registres, proposés pour Lacan, qui constituent la réalité psychique (symbolique, imaginaire, réel), celui-là, est le représente de l’ineffable.
(7) Régulateur imaginaire, entre le sujet, et le réel.