la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Krystyna Kocerba, rédactrice en chef des Echos de Pologne
" Je vis en Pologne comme une nouvelle vie ", " Quelqu'un a dû me trahir ", " Dans les centres d'accueil les gens deviennent fous " (2). Ces quelques témoignages de réfugiés (3) publiés sur un site polonais en disent long sur le vécu de ces hommes et femmes qui ont pris le risque de venir ailleurs car ils ne voulaient ni ne pouvaient rester chez eux. Par nécessité, ils ont choisi une vie qui, tout au moins au début, n'est qu'une suite déstabilisante de décalages, culturels et autres. Tout cela perturbe la ligne droite de leur destin et remet en question ce qu'ils ont fait et ce qu'ils étaient jusqu'à présent.
Le prix à payer de l'intégration, parfois fébrile d'un déraciné, reste cette déclaration farouche d'un petit garçon de Groznyï: " Je ne veux plus parler tchétchène ". Sa mère, médecin, a fui son pays en guerre pour assurer à ses deux enfants un avenir meilleur. Désormais elle vit en Pologne comme le démarrage d'une nouvelle vie. Elle était parmi ceux qui, dans un centre d'accueil, ont réclamé des cours de polonais. Cette demande étonna le personnel, car la Pologne n'est qu'une étape transitoire dans le pèlerinage vers le mythique Ouest. L'étape est néanmoins cruciale : " Pour qu'un réfugié soit admis dans un pays, il doit dire aux gardes-frontières, dans une langue quelconque, qu'il est réfugié, qu'il cherche un abri, raconte la Tchétchène de Groznyï. Au début, je ne le savais pas, et à deux reprises, je m'étais vue refouler à la frontière polonaise car je disais que j'étais touriste. J'ai enfin réussi car j'ai appris ce qu'il fallait dire - la vérité, tout simplement. Quand enfin j'ai dit ce qu'il fallait au garde-frontière (et avant, il ne pouvait pas me le souffler), il a souri et m'a dit: "C'est bon - maintenant vous pouvez passer ".
Parmi les 42 millions de personnes vivant en exil dans le monde (4), 16 millions de réfugiés et demandeurs d'asile (environ 11 millions de réfugiés et 5 millions de demandeurs d'asile) considèrent l'Europe comme une terre promise. Ils viennent en majorité des pays comme la Palestine, l'Afghanistan, l'Irak, la Somalie, le Soudan, la Colombie ou encore du Congo - des nations traumatisées, régions enfiévrées.
Les politiques d'immigration de pays européens se trouvent fragilisées par le choc du 11 septembre. Le fait qu'au sein de l'Union Européenne l'immigration reste une compétence nationale, donne lieu à des grandes disparités. Ainsi un Irakien aurait 75% de chances d'obtenir un asile en Allemagne, contre 2% de chances en Grèce. Et Amnesty International de souligner la dureté des certaines lois européennes. Par exemple, le Sénat italien a voté récemment une loi qui introduit un délit d'immigration clandestine condamnant à une amende de 5 000 à 10 000 euros, et à une expulsion immédiate. La Turquie serait le seul pays européen qui n'admette pas le statut de réfugié des personnes " d'outre Europe ". La Grèce renverrait les demandeurs d'asile avant même d'examiner leurs demandes. Et l'Espagne aurait signé des accords bilatéraux avec certains pays africains pour justifier ensuite une partie des reconductions aux frontières.
Depuis un certain temps, beaucoup réclament une harmonisation du régime d'asile. Le postulat auquel répond un Pacte européen de l'immigration et de l'asile a été initié sous la présidence française mais n'a toutefois pas de valeur juridique. Il appelle d'abord les Etats membres à faciliter la circulation des étudiants, des chercheurs et ceux dont les métiers sont recherchés sur les marchés nationaux respectifs (l'immigration choisie). Il entend ensuite régulariser individuellement, et non pas massivement, la situation des sans-papiers, ainsi qu'à améliorer l'efficacité des contrôles aux frontières pour faire face à l'immigration clandestine. Enfin, les ministres européens se sont mis d'accord sur la création, en 2009, d'un bureau d'appui européen qui aura notamment pour mission de faciliter l'information sur ce sujet et d'anticiper les demandes d'asile en coordination avec le HCR.
Indépendamment des progrès européens, tous ceux qui assistent les réfugiés, à l'exemple des volontaires des ONG, ne cessent d'œuvrer partout dans le monde à la protection et à l'intégration des exilés, notamment dans le cadre du Partenariat en Action conclu avec le Haut Commissariat pour les réfugiés. De même, l'agence de l'ONU consulte régulièrement les professionnels du secteur comme le Conseil international des agences bénévoles (ICVA), basé à Genève, qui est un réseau mondial regroupant plus de 70 associations.